L’altitude constitue un véritable laboratoire à ciel ouvert pour étudier les effets de l’hypoxie sur l’organisme. On peut distinguer les effets d’une exposition transitoire (de quelques heures à quelques jours) lorsque des habitants de plaine comme nous se rendent en altitude et les effets d’une exposition permanente comme c’est le cas pour les populations vivant en altitude. J’ai pu avec mon équipe développer des relations privilégiées avec la population de la plus haute ville du monde, La Rinconada au Pérou (5100-5300 m), grâce à un jeune médecin péruvien exerçant bénévolement dans cette ville quelques jours par mois et ayant souhaité se rapprocher de notre équipe de recherche.
Alors qu’il est généralement considéré que l’habitat humain permanent n’est pas possible à une altitude supérieure à 5000 m, cette population de plus de 50 000 habitants, hommes, femmes, enfants, est un défi à la nature. Ces habitants travaillent, les femmes accouchent, les enfants grandissent à priori comme dans d’autres villes à moindre altitude, ceci en particulier du fait d’adaptations développées au fil des générations ayant vécu en haute altitude dans ces régions andines.
Les premiers résultats qui ont montré des valeurs exceptionnelles ont ouvert la perspective à de nouveaux champs de recherche.