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Une histoire à raconter.

Cordillère des Andes. Plus longue chaîne de montagnes – continentale – du monde avec près de 7000km de vallées et sommets qui dessinent et embrassent les paysages d’Amérique du Sud, laissant entrevoir des possibles infinis. Et puis, il y a La Rinconada, Pérou, altitude 5300m. 4 syllabes et une multitude de mystères qui flirtent avec la frontière bolivienne. Ville la plus haute du monde et témoin depuis près de trois ans, d’une première mondiale sur le plan scientifique et humain.

Entre rencontres avec les habitants, découverte d’une ville méconnue et prouesses scientifiques, racontez l’histoire de ce projet inédit à 5300m d’altitude. 

Carte d'identité & chiffres clés

5300m d'altitude

Ville la plus haute du monde au Pérou. 

50 000 habitants

50 000 habitants vivent dans des conditions extrêmes.

50% d'oxygène

A cette altitude, l’air est appauvri de moitié en oxygène (hypoxie).

Mines d'or

C’est l’activité économique principale des habitants de la Rinconada. 

80%

Taux d’hématocrites relevé chez certains habitants. 

4 expéditions

2019,2020, 2021 et 2022.

14 scientifiques

Physiologistes, chercheurs, médecins et infirmiers. 

1 centre

Projet de construction d’un centre de santé et de recherche. 

Q/R avec Samuel Vergès, responsable.

Directeur de recherche INSERM à l’Université Grenoble Alpes, responsable du programme Expédition 5300

  • Programme de recherche débuté en octobre 2018 (mission de repérage) et première mission scientifique en février 2019 portée par le laboratoire HP2 
  • Équipe pluridisciplinaire : Scientifiques spécialistes de la physiologie humaine, Médecins, Infirmiers, étudiants de médecine français et péruviens
  • Reconstitution d’un laboratoire grandeur nature : Entre 500 et 1000 kg de matériel scientifique et médical de pointe transportés sur place
  • Principaux lieux d’interventions : Lima (alt.0), Puno (Alt 3800), La Rinconada (Alt 5300)

L’altitude constitue un véritable laboratoire à ciel ouvert pour étudier les effets du manque d’oxygène sur l’organisme, ce que l’on appelle l’hypoxie. On peut distinguer les effets d’une exposition transitoire (de quelques heures à quelques jours) lorsque des habitants de plaine comme nous se rendent en altitude et les effets d’une exposition permanente comme c’est le cas pour les populations vivant en altitude. J’ai pu avec mon équipe développer des relations privilégiées avec la population de la plus haute ville du monde, La Rinconada au Pérou (5100-5300 m), grâce à un jeune médecin péruvien exerçant bénévolement dans cette ville quelques jours par mois et ayant souhaité se rapprocher de notre équipe de recherche.

Alors qu’il est généralement considéré que l’habitat humain permanent n’est pas possible à une altitude supérieure à 5000 m, cette population de plus de 50 000 habitants, hommes, femmes, enfants, est un défi à la nature. Ces habitants travaillent, les femmes accouchent, les enfants grandissent à priori comme dans d’autres villes à moindre altitude, ceci en particulier du fait d’adaptations développées au fil des générations ayant vécu en haute altitude dans ces régions andines.

Nous avons été en 2019 la première équipe scientifique à initier un programme de recherche dans cette ville. Cette population exposée en permanence à une pression expirée en oxygène de seulement la moitié de celle dont nous bénéficions au niveau de la mer est une occasion unique pour étudier les adaptations de l’organisme humain à l’hypoxie, mais aussi pour comprendre les différences interindividuelles et identifier les facteurs associés à une intolérance à l’hypoxie telle que présentée par environ 25% de la population de La Rinconada (ce que l’on appelle le mal chronique des montagnes)

Nos premières études de 2019 ont permis de mesurer des valeurs physiologiques hors normes (y compris par rapport aux études antérieures menées dans des populations de haute altitude Andines ou Himalayennes mais vivant souvent aux alentours de 4000m maximum), par exemple du point de vue hématologique, avec des masses d’hémoglobine (jusqu’à plus de 2 kg) ou des niveaux d’hématocrite (jusqu’à plus de 80%) records chez les habitants de La Rinconada. 

Notre équipe a sur ces bases identifié  2 types de traitements qui pourraient améliorer les anomalies de santé que nous avons observées chez les habitants malades de La Rinconada et qui pourraient à terme leur être accessible.

Cette ville ne dispose actuellement d’aucune structure médicale et les habitants sont dépourvus de tout suivi ou prise en charge. Nous avons donc effectué un véritable essai clinique avec la population locale. Les habitants volontaires présentant une intolérance à l’altitude se sont prêtés à une série d’évaluations initiales puis ont suivi un traitement médicamenteux adapté (soit l’acétazolamide encore appelé Diamox que les alpinistes connaissent, soit des statines, soit un placébo). 

L’essai médicamenteux a été lancé par notre équipe en février 2020 pour lutter contre le mal chronique des montagnes des habitants de La Rinconada mais a été fortement impacté par la crise du COVID-19 et ses conséquences en Europe comme en Amérique du Sud. Le Pérou est un des pays les plus touchés au monde. Il nous a fallu pourtant retourner sur place pour évaluer l’effet des traitements dispensés à la population en fin d’année.

Après 3 semaines puis 9 mois de traitement, les habitants volontaires ont donc été réévalués par notre équipe pour objectivement rendre compte des effets de ces traitements et suite à ce projet pouvoir conseiller la population sur une prise en charge adaptée à leur problématique de santé. 

Certains des traitements utilisés semblent avoir permis de corriger un mécanisme majeur responsable des problèmes de santé chez les habitants de La Rinconada présentant un mal chronique des montagnes, à savoir une augmentation exagérée de la quantité de globule rouge dans le sang, rendant ce dernier excessivement visqueux.

En diminuant la production exagérée de globules rougse chez ces habitants malades de La Rinconada, nous espérons induire des conséquences cardiovasculaires bénéfiques permettant de réduire les symptômes de mal des montagnes.

Ces résultats sont encore en cours d’analyse. La question de la prise en charge médicale de la population de cette ville de très haute altitude est un sujet vaste qui nécessitera encore plusieurs années d’études et d’organisation des soins sur place.

Cette ville de plus de 50 000 habitants est centrée sur une activité minière (mine d’or) imposant aux travailleurs des conditions de vie difficiles en particulier à plus de 5000 m d’altitude.

Si des éléments de sécurité par exemple ont relativement progressé dans la coopérative minière ces dernières années, le travail n’en reste pas moins éprouvant et associé à certaines expositions délétères (poussières, mercure, etc). L’hygiène de vie au jour le jour et des conditions de vie extrêmes (habitat précaire, etc) sont des facteurs supplémentaires auxquels est exposée cette population.

D’un point de vue scientifique, nous tenons compte de ces éléments afin d’en identifier les conséquences respectives, alors que d’un point de vue plus humanitaire nous tentons de développer avec nos partenaires péruviens et européens des actions de soutien à cette population.

Les questions biomédicales soulevées par cette population vivant à une telle altitude sont très nombreuses et nous les abordons progressivement. En plus de poursuivre nos travaux sur les adaptations sanguines et cardiovasculaires de ces habitants, nous allons explorer lors de notre prochaine mission des aspects plus spécifiques comme l’impact ophtalmologique de la vie à plus de 5000 m.  

Nous préparons également pour les missions à venir des études spécifiques concernant les questions de santé propres aux enfants et aux femmes sur place, qui accouchent, se développent et grandissent dans des conditions véritablement extrêmes pour l’organisme humain. La question du type de soins adaptés à cette population en particulier face au mal chronique des montagnes que présente une partie de cette population reste un sujet d’étude important.

Enfin, nous espérons voir arriver le jour où nous pourrons lancer la construction et ouvrir ce centre de santé et de recherche sur l’altitude le plus haut du monde.

 

L’impact de l’environnement de haute altitude et les conditions de vie à La Rinconada posent des questions multiples relatives à la santé des habitants et plus globalement à la capacité de l’homme à s’adapter à un environnement extrême, avec en particulier moitié moins d’oxygène. Nous avons ainsi à mobiliser des compétences multiples scientifiques et médicales pour aborder ces questions.

Ceci s’illustre par la composition de notre équipe qui associe des expertises complémentaires en termes de professions (médecins, infirmières, scientifiques, etc) et de spécialités (hématologie, cardiovasculaire, ophtalmologie etc), avec des supports logistiques et en communication qui sont également indispensables. Le versant technologique sera aussi un enjeu pour la suite de nos travaux là-haut, afin d’établir les solutions compatibles avec un lieu de vie à si haute altitude.

La particularité de ce type d’expédition scientifique est que l’équipe de chercheurs et médecins est elle-même soumise au même stress physiologique environnementale que la population étudiée. Si pour nous, cette exposition hypoxique ne dure que quelques semaines le temps du projet, nous ne disposons pas du bagage génétique des andéens et en montant rapidement (en véhicule tout terrain) en haute altitude (>5000 m) nous sommes exposés à la survenue du mal aigue des montagnes.

Les membres de notre équipe ont une expérience antérieure de la haute altitude et sont plutôt bons tolérants à l’hypoxie, mais les premiers jours en particulier sont toujours difficiles et certains symptômes peuvent nécessiter une médication de type acétazolamide par exemple afin d’aider certains membres à soutenir le rythme de travail.

Lors de chaque expédition, après plusieurs semaines de travail intense dans des conditions environnementales et sanitaires difficiles (pas d’eau courante, pas de toilettes autres que public, etc), l’équipe redescend très fatiguée mais heureusement sans problèmes médicaux majeurs.

 

Dans le cadre de notre laboratoire HP2 et de la Chaire « Montagne Altitude Santé » que je porte au sein de la Fondation Université Grenoble Alpes, nous développons des travaux concernant d’autres types ou modes d’exposition à l’hypoxie et l’altitude.

Nous étudions par exemple les effets de la vie en moyenne altitude (1000-2000 m) comme dans les Alpes qui entourent notre laboratoire grenoblois sur la santé humaine, avec l’hypothèse qu’une telle altitude modérée avec le niveau d’hypoxie plus léger qu’elle impose aux organismes puisse avoir des effets positifs par exemple contre la survenue de plusieurs maladies chroniques.

Nous travaillons également à l’utilisation d’une telle hypoxie modérée et protectrice à des fin thérapeutiques, en faisant respirer à des malades dans notre laboratoire dans le cadre d’études cliniques un air simulant l’altitude (avec moins d’oxygène) afin d’améliorer leur santé.

Demande presse

Le projet Expedition 5300 est couvert par une équipe de communication professionnelle qui peut vous fournir du contenu de qualité : 

  • Interviews de l’équipe d’Expedition 5300. 
  • Ours et images inédites de la ville et du laboratoire. 
  • Plans au drone de contextualisation. 
  • Photos HD
  • Bandes sonores

L’ensemble des contenus peuvent être fournis en 4k (3840 x 2160 pixels) ou en HD (1920 x 1080 pixels).

Pack graphique

Voici le logo officiel du projet Expedition 5300 Merci d’en respecter les règles graphiques (couleur, taille et déformation).

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