La deuxième étape de notre mission scientifique sur la santé des enfants nous a amené à Juliaca, ville du Sud du Pérou où l’hôpital local a ouvert ses portes pour accueillir notre équipe. La demande était significative, permettant l’évaluation approfondie de près de 100 enfants. Cette opportunité a non seulement offert un soutien médical crucial, mais a également fourni une abondance de données scientifiques sur les enfants vivant à une altitude impressionnante de près de 4000 mètres.
Des recherches inédites sur l’impact du manque d’oxygène
Au cours des cinq dernières années de recherche à La Rinconada, nous avons révélé les adaptations exceptionnelles des habitants au manque d’oxygène, en particulier du point de vue sanguin et cardiovasculaire. Cependant, il est essentiel de noter que vivre aux limites de la tolérance humaine en termes d’hypoxie expose près d’un quart de la population à des signes d’intolérance, voire à des conditions pathologiques. Cette fois-ci, nous nous intéressons plus particulièrement à la santé des enfants qui sont en plein développement tant sur le plan cardiovasculaire que sur le plan cognitif. Quel est l’impact du manque d’oxygène, autrement dit de l’hypoxie sur les jeunes enfants ? C’est là question à laquelle nous essayons de répondre.
© Perceptiom, Agence de communication scientifique.
Cap vers La Rinconada, ville la plus haute du monde.
La Rinconada, située à plus de 5000 mètres d’altitude dans une région reculée, présente des défis logistiques uniques pour la recherche scientifique. Les chercheurs, le matériel médical et scientifique doivent faire face à l’hypoxie, aux conditions sanitaires et matérielles difficiles (absence d’eau courante, de chauffage, de structure médicale, etc.) ainsi qu’aux différences socioculturelles, exigeant une adaptation constante et un engagement total.
Jusqu’à présent, notre exploration s’est concentrée sur les adultes permanents de La Rinconada. Nous cherchons maintenant à comprendre les adaptations et les problèmes de santé spécifiques aux enfants vivant en permanence dans cette région extrême. Le bon développement des enfants, qu’il s’agisse du point de vue sanguin, cardiovasculaire ou cognitif, nécessite des évaluations précises dans un environnement où l’oxygène est limité de moitié. Ces informations peuvent également orienter des stratégies de prévention en santé, telles que la lutte contre l’anémie ou le mal chronique des montagnes.